Mes romans, en particulier les trois premiers, Soleil de sang, Liparis 312 et Mileva, ne constituent pas vraiment une trilogie ; ils se lisent indépendamment les uns des autres ; pourtant, un lecteur attentif saura déceler au hasard des pages quelques éléments qui laissent à penser que ces trois histoires sont liées.
Voici ces liens secrets…
Lieux
« Le vieux port se réduisait ainsi jour après jour en son ultime noyau. Mais on en était encore qu’à détruire ces masures insalubres alors que déjà des poutrelles d’acier devraient surgir de ce sol assaini, se dressant vers le ciel au-dessus d’un ancien port comblé, cimenté, et remplacé par un immense parking destiné à accueillir des touristes venus profiter d’une plage artificielle et d’un nouveau centre commercial… » (Soleil de sang)
« Lorsqu’il avait vu s’installer lentement ce régime autoritaire, il avait d’abord fait comme tout le monde… il avait laissé faire […], mais la destruction d’une partie de la ville pour imposer un centre commercial moderne […] (Liparis 312)
« Avant la guerre, un vaste projet immobilier avait pour ambition de construire ici, à l’emplacement d’un ancien port, un vaste centre commercial moderne… » (Les Invisibles)
« La crypte […] était un des rares témoins des origines du port […]. On voyait encore un imposant élément de fresque […]. La chapelle qui se dressait au-dessus de la crypte puisait ses origines dans les temps les plus anciens […] face à un des murs, un sarcophage probablement millénaire reposait encore […] La voûte du plafond était simple… » (Soleil de sang)
« Un sarcophage sans âge reposait au fond de cette étrange cave aux murs et à la voûte de pierre.
— Où sommes-nous ?
— Il y avait une église ici autrefois. Il n’en reste que cette crypte […]
Les murs de la crypte portaient encore des restes d’une fresque antique » (les Invisibles)
« Le complexe sportif avait été abandonné et fermé peu de temps après l’ensemble du campus »
(Liparis 312)
« Elle s’empara aussitôt de la bombe et gravit les gradins en quelques secondes malgré des jambes encore endolories. D’un geste précis, rapide, habile, elle commença à dessiner des lettres sur les murs gris : Huimang » (Liparis 312)
« Autrefois, le Central était le gymnase de l’université […] (sur) un pan de mur se devinaient encore les restes indéchiffrables d’une fresque peinte dont il ne restait que quelques lettres à peine lisibles : Hu… man… » (Les Invisibles)
« Entre les arbres éclairés, c’étaient plusieurs dizaines d’hommes qui avançaient vers eux. Leurs armes et leurs armures brillaient. […] soudain, une immense clameur s’éleva du parc, un cri guttural et puissant, un cri de guerre […] Les combattants de la barricade s’emparèrent de leurs armes, et firent feu sans s’arrêter» (Liparis 312).
« (le lieu) s’élevait au-dessus de centaines de troncs d’arbres morts. […]
— On dit qu’au tout début de la guerre, des gens sont morts ici […] leurs corps auraient été enterrés par des survivants dans cette forêt. » (Les invisibles]
Personnages et objets
« Un homme, cheveux longs presque blancs descendant sur sa veste d’officier de marine, tentait d’observer la scène […] Une jeune femme brune […] lui tenait le bras […]. Deux sabres aux manches de nacre finement ciselés étaient accrochés à ses hanches » (Soleil de sang)
« Il n’avait rien d’impressionnant […] rien ne le distinguait des autres si ce n’est qu’il semblait avoir vécu plusieurs siècles […] sa longue chevelure blanche […]. Parmi les objets ainsi jetés au sol, quelques tissus finement travaillés. Un affichait de subtiles broderies, et un autre portait des décorations sur ce qui paraissait être une manche.
— On dirait une veste d’officier de marine » (Liparis 312)
« Devant lui, un homme se tenait debout. Il ne put lui donner d’âge, mais il semblait porter sur son visage les marques d’une vie trop longue […]. Il remarqua surtout son immense chevelure blanche qui tombait sur une étrange veste d’officier de marine. […] (près de lui) reposaient deux sabres aux manches de nacre » (Les Invisibles)
« Il avait transformé le toit du bâtiment central en une vaste terrasse privative […]. Rapidement, elles arrivèrent aux abords de l’université ; parfois en groupe, parfois en couple, souvent seules» (Liparis 312)
« — En ce temps-là, j’habitais l’université […] je m’étais même installé une terrasse sur le toit… Et la nuit où tout a commencé, j’ai vu des dizaines de personnes venir se cacher dans le vieux campus » (Les Invisibles).
« — Je ne pourrais plus peindre, dit-elle […]
— Oh si, crois-moi, tu vas repeindre, et tes peintures seront encore plus belles qu’avant. Nous avons un nouveau monde à rebâtir avec nos peintures » (Liparis 312).
« Il regarda alors le chevalet, puis la fresque peinte sur le mur, ce que remarqua le Docteur.
— C’est elle qui a fait cela avec son compagnon […] dit ce dernier.
— Oui, dit-elle nous voulions redonner de la couleur au monde » (les Invisibles)
Voilà donc quelques indices qui unissent mes trois premiers romans, il y en a d’autres… À vous de les découvrir, chercher des animaux, d’étranges créatures ailées
Quant à Mileva, mon dernier roman en date, il est distinct des trois autres. Je me suis posé la question si, oui ou non, je devais également créer quelques passerelles avec mes premières œuvres. La réponse fut négative. C’est une œuvre en soi ; unique…
Mais, qui sait, peut-être qu’aux détours d’une page, quelque chose ou quelqu’un vous fera penser à un de mes autres romans….